Nous avons discuté ensemble de Stupeur et tremblements tout au long de nos 4 séances du club de lecture du mois de mars, puis j'ai demandé aux élèves qui le souhaitaient d'écrire leur critique de ce roman, ou "autofiction".

Voici les avis du club de lecture :

Giovanna (Italie) :

"Je donne à ce livre 5 étoiles parce qu’il offre une immersion fascinante et complexe dans la culture japonaise à travers les yeux d’une Occidentale. Amélie Nothomb utilise son sens aigu de l’humour et de l’auto-dérision pour narrer ses mésaventures. Elle ne se contente pas de critiquer ; elle expose également les valeurs de respect, de discipline et de dévouement profondément enracinées dans la société japonaise. 

Selon moi, au cœur de l'ouvrage se trouve un puissant message sur la résilience et l'endurance. Malgré les défis incessants et souvent humiliants auxquels elle est confrontée, Nothomb dépeint une volonté inébranlable de persévérer et de trouver sa place dans un environnement étranger. Cette persévérance, alliée à une volonté d'apprendre et de s'adapter, offre une leçon inspirante sur la force de caractère.

Ce qui m'a frappé le plus est que Amélie Nothomb nous invite également à une réflexion plus large sur les différences culturelles, le choc des cultures, et la richesse qui émane de la compréhension et de l’acceptation de ces différences. Son récit est un témoignage poignant de la complexité de l'expérience humaine, rendu avec intelligence, sensibilité, et une touche d'humour inoubliable.

À mon avis, s’il existe un moyen de normaliser les différences, l’ironie est le meilleur.

Merci Fanny pour le choix du livre et pour ce cours impeccable !"

Mike (États-Unis) :

"On m'a demandé mon opinion sur le roman Stupeur et tremblements. Avant de répondre, je me suis souvenu de ma première pensée en terminant le livre. Je me suis dit que le livre me rappelait d'un Coca réduit en calories. Il était plein d'une certaine douceur, parsemé de bulles. (Ici, je fais référence à plusieurs situations tellement drôles.) En même temps, il manquait de profondeur, satisfaisant mais seulement pendant quelques minutes. Ça signifie que pour moi, qu'il ne s'agit que d'un "roman light."

Je dois dire que j'appréciais bien les histoires que Mme Nothomb raconte. Ce qui ne sont que des absurdités pour nous, comme l'incident du Hollandais et sa sueur, sont très sérieux pour les Japonais. Donc, en ce qui concerne les différences entre notre culture et la culture japonaise, c'est certain qu'en lisant ce livre on apprend beaucoup.

Sans doute, l'écrivaine exagère et je me demande dans quelle mesure. (Je me demande aussi s'il y a eu des changements depuis que Mme Nothomb a écrit ce livre et maintenant.) Il faut admettre qu'en résumé, j'étais un peu déçu. Les personnages dans le livre restent plus ou moins inconnus. Le cadre n'est décrit qu'au minimum. Les relations montrent peu d'évolution, sauf quelques phrases touchantes à la fin du livre.

Néanmoins, je reconnais qu'avec Stupeurs et tremblements, Mme Nothomb nous livre une routine comédie stand-up divertissante et vraiment agréable.

Si j'attendais une pièce de théâtre, le problème, c'était le mien. Souvent un Coca Light suffit."

Therese (États-Unis) :

"J'ai terminé le livre et je lui ai donné 4/5 étoiles. Il m'a donné plusieurs idées sur lesquelles réfléchir - comme l'intégration dans une autre culture et l'impuissance d'un ouvrier étranger.

Particulièrement, j'ai noté comme il était bizarre et méchant d'empêcher Amélie de parler japonais ! Tous ceux qui apprennent une nouvelle langue se sentiraient en solidarité avec elle !

A la fin du livre, j'ai réfléchi plus sur le personnage de Fubuki et sa position dans le monde japonais.  En plus, l'auteur a utilisé un vocabulaire riche et varié qui est toujours une partie d'un roman extraordinaire."

Anne (États-Unis) :

"J'avoue que j'ai commencé ce livre avec peu d'enthousiasme, et mes sentiments n'ont pas beaucoup changé. D'habitude, j'apprécie une parodie, ou le sarcasme - et il y en avait plein dans ce livre modeste. La vie du cadre au Japon est presque sinistre dans les détails : une courtoisie exagérée, mais quand même condescendante ; une politesse qui ne l'est pourtant pas. On se demande dans quelle mesure l'auteur avait exagéré. Mais la répétition était un peu trop fréquente. 

J'avais aussi des questions sur les essentiels du livre qui n'ont jamais été adressées : Pourquoi la narratrice est-elle au Japon ? Comment est-ce qu'elle a trouvé ce travail ? Et pourquoi on ne la renvoie pas ?

La fin du livre donne un peu plus de détails. La narratrice développe une philosophie qui lui permet de faire le travail le plus minable avec une bonhomie et le sentiment qu'elle est plus honorable, fière et digne que Mlle Fubuki. Elle comprend pourquoi cette dernière la haïssait.

Je donnerais un 3,5/5 à ce livre. Je l'aime plus en pensant au livre qu'en le lisant !"

Comme vous le voyez, les avis sur ce livre ont été partagés. Nos conversations en classe en ont été d'autant plus riches et intéressantes !

Je félicite les élèves du club pour leurs progrès ! À bientôt pour une prochaine lecture... 😊

Fanny